Vous vous posez peut-être la question, comme beaucoup de chefs d’entreprises, de la différence entre un coach, un mentor ou un consultant. Eh bien moi aussi 😀 ! Ne serait-ce que pour répondre à ceux qui me le demandent… Mais en termes de distinctions, ce que je lis ici ou là ne m’a pas convaincu. Alors j’ai creusé le sujet et je vous propose ma version.
Pour cela, je suis parti de 3 définitions simples, qui m’amènent à distinguer 3 approches différentes portant sur : quoi faire, comment faire, et apprendre à le faire. C’est ce que je vous présente ici, en finissant par le cas particulier du coaching d’affaires et, bonus, en vous résumant tout ça sous forme de tableau.
J’espère que cela vous éclairera pour vous-même, mais aussi, idéalement, dans le choix d’un type d’accompagnement pour vos équipes également. Alors c’est parti, bonne lecture !
1 Définitions générales
Pour commencer, voici quelques définitions données par le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales.
Pour le CNRT, un mentor est « une personne servant de conseiller sage et expérimenté à quelqu’un ». Le mentorat consiste alors, pour un mentor, à accompagner un·e mentoré·e (ou filleul·e), qui mettra en application les conseils prodigués. Le mentor guide et transmet des connaissances personnelles enrichies de sa propre expérience. Le mentor partage ainsi ce qu’il a mis lui-même en pratique.
Le CNRT définit un consultant comme « une personne qui donne un avis, des conseils ». Nous remarquons qu’il n’y est pas fait mention d’expérience. Cela ne veut pas dire qu’il n’en a pas, mais plutôt que les connaissances lui viennent d’une autre source, plus théorique que pratique, comme la formation par exemple. D’ailleurs, le terme « consultant » est originellement lié à une fonction principale : « avocat consultant », « médecin consultant », « sage-femme consultante », etc. qui indique le domaine d’expertise.
Enfin, le Centre National définit un coach comme « une personne chargée de l’entraînement d’une équipe ». C’est une définition générale, mais dont la mention « entrainement » me semble tout à fait riche de sens. Le coach, dans sa démarche, fait progresser son·sa client·e en le mettant en action régulière, en vue d’améliorer une ou des compétences.
2 Quelles sont les spécificités du coaching, du mentorat et du consulting ?
2.1 Centré sur celui qui guide : le mentorat
Attention, il y a ici une nuance subtile ! Lorsque je dis que l’approche est centrée sur celui qui guide, cela signifie que le point de départ de la montée en compétences est le mentor. L’information vient du mentor, qui s’appuie sur son expérience pour transmettre des connaissances et faire évoluer les compétences du ou de la mentoré·e. Cela n’exclut pas que le ou la filleul·e en soit bénéficiaire, bien au contraire.
Envisagez cela comme de l’exemplarité : le mentor montre l’exemple, que le·la filleul·e pourra suivre. Le mentor est une source d’inspiration car il met lui-même en pratique ce qu’il peut transmettre à autrui. Le mentorat peut être conscient : le mentor partage son point de vue, ses impressions, son expérience, pour répondre à une question ou à un besoin de son interlocuteur.rice.
Lorsqu’il est mis en œuvre en interne dans l’entreprise, le mentorat s’appuie ainsi sur l’expérience d’un collaborateur ancien, chevronné, qui va former un collaborateur moins expérimenté.
Le mentorat peut être inconscient : un mentor peut influencer, ou peut inspirer quelqu’un parce qu’il agit de manière inspirante. Peut-être cela vous est-il arrivé ? Vous connaissez un proche, quelqu’un de votre famille, ou un très bon ami, qui vous inspire et que vous pouvez solliciter parfois sur des sujets spécifiques ; il joue alors le rôle de mentor.
2.2 Centré sur l’activité ou le métier : le consulting.
Si le consulting est une approche qui transmet également des savoir-faire, il prend sa source principalement dans l’apprentissage et la connaissance théorique par le consultant. Ce dernier se forme en permanence et se tient au courant des tendances, des évolutions du marché, des innovations, etc.
Il ne met pas forcément en application ce qu’il sait (et ce n’est pas un problème !). Par exemple, il peut vous préciser les couleurs et les tendances de la mode de demain. Ce n’est pas pour autant qu’il suivra la mode. Il peut vous conseiller sur les choix d’investissements à opérer. Ce n’est pas pour autant qu’il investira lui-même. Il peut faire une analyse de vos coûts et vous indiquer des leviers d’optimisation. Là encore, il ne le fera pas forcément lui-même ou pour lui-même (il n’a peut-être pas les mêmes problématiques).
Si le mentor renforce le « comment faire », le consultant précise le « quoi faire ».
2.3 Une approche centrée sur le client : le coaching.
La spécificité du coaching est de partir du ou de la client·e, de ce qu’il ou elle sait ou sait faire, et de comment il ou elle peut enrichir son savoir ou son savoir-faire. Nous pouvons suivre, en ce sens, le principe du plan d’entrainement, qui fait progresser le·la client·e par étape. On commence par faire 10 pompes, puis 20, avant d’en faire 100 ou 200.
Pour acquérir une nouvelle compétence, il se peut que vous deviez sortir de votre zone de confort. Seul, ce n’est pas toujours effectué (avouez-le 😉)… Et ce n’est pas parce qu’un mentor ou un consultant vous dira comment faire ou quoi faire que vous sortirez de votre zone de confort. Un coach vous aidera à le faire.
Le coaching part donc de vous (approche centrée sur le client), de votre situation et de vos compétences actuelles, et de vos objectifs. Vous construisez ensuite, avec votre coach, un plan de route avec des jalons pour atteindre ces objectifs.
Le coach est formé à l’accompagnement et aux techniques qui permettent à ses clients·es de faire évoluer leurs compétences et leurs façons de voir. Il n’est pas forcément formé à votre discipline ou à votre métier. Contrairement au consultant, il ne vous dira pas quelles sont les tendances de demain. D’ailleurs, c’est vous qui lui direz ! En effet, il vous posera les questions suivantes :
En l’occurrence, un coach vous fera gagner aussi en autonomie.
3 Les points communs.
Au-delà de ces distinctions, chacune de ces trois approches guide le ou la client·e. Elles sont trois formes d’accompagnement, qui sont plus complémentaires que concurrentes. Vous ferez appel à l’un ou plusieurs de ces accompagnements afin de bénéficier de connaissances complémentaires. Vous vous appuierez ainsi sur l’interaction que vous aurez en interagissant avec un tiers, selon le principe qu’à plusieurs, on prend de meilleures décisions.
Au cours de ces accompagnements, vous développerez aussi vos compétences. Que ce soit en apprenant de l’expérience d’autrui (mentorat), des connaissances d’un expert métier (consulting) ou en mettant en œuvre de nouvelles façons de faire ou de penser (coaching), vous développerez vos savoir-faire.
Ce faisant, vous améliorerez vos résultats. Et c’est bien la finalité de chacune de ces trois approches : faire mieux. Et pour faire mieux, vous pouvez chercher à savoir quoi faire (consulting), comment le faire (mentorat) et apprendre à le faire de mieux en mieux (coaching).
4 Cas du coaching d’affaires.
Tous ces points communs (accompagnement, développement des compétences, amélioration des résultats) rendent la distinction entre coaching, mentorat et consulting plus difficile. Ces points communs génèrent aussi quelques zones de recouvrement entre les 3 disciplines.
Cela est particulièrement visible avec le coaching d’affaires. Un coach d’affaires (lisez l’article « comment évaluer un coach d’affaires ? ») est préférentiellement quelqu’un qui a une expérience de chef d’entreprise ou directeur·rice d’un centre de profit (mentorat), qui a de solides connaissances sur les sujets transversaux comme le marketing, les ventes, le management (consulting), et qui sait vous challenger pour que vous développiez de nouvelles compétences entrepreneuriales et amélioriez vos résultats (coaching).
Nous pouvons résumer tout ceci dans le tableau suivant.
Synthèse.
Attention centrée sur le client | Attention centrée sur le métier | Attention centrée sur l’expérience | Origine de la connaissance | |
Coach | +++ | – | + | Le client et ses sources d’information |
Mentor | + | + | +++ | Le savoir-faire pratique et l’expérience |
Consultant | + | +++ | + | La formation et la veille métier |
Coach d’affaires | +++ | -/+++ | ++ | La formation et la veille entrepreneuriale |
Légende :
- « – » : ce n’est pas une caractéristique majeure
- « + » : c’est une caractéristique qui peut avoir un intérêt
- « ++ » : c’est une caractéristique qui compte
- « +++ » : c’est une caractéristique majeure
- « -/+++ » : le chef d’entreprise a souvent 2 métiers : celui de l’entreprise, et celui d’entrepreneur. L’attention du coaching d’affaires est portée sur le métier d’entrepreneur, mais pas sur le métier de l’entreprise.
Conclusion.
Vous pensiez que faire appel à un coach, un mentor ou un consultant pourrait vous aider à améliorer vos résultats plus rapidement, mais vous ne saviez pas distinguer entre les trois ? Et bien rassurez-vous : les trois peuvent y contribuer, de trois manières différentes. L’un vous partagera son expérience pratique, l’autre ses connaissances théoriques et le troisième vous mettra en action et vous sortira de vos réflexes habituels. Vous voyez désormais qui fait quoi ? Alors la balle est dans votre camp !
Et pour booster votre entreprise et vous libérer chaque jour un peu plus, portez votre attention sur le coaching d’affaires 😊